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Apprendre à communiquer avec une personne atteinte d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est considérée comme le type de démence le plus courant. Comment communiquer avec un proche atteint d’Alzheimer ? Découvrez nos conseils.

Selon les chiffres divulgués par la fondation France Alzheimer, 900 000 personnes en France âgées de 75 ans en moyenne seraient à ce jour affectées par cette maladie neurodégénérative. (Source)

Les scientifiques ne sont à ce jour pas encore parvenus à déceler les causes exactes de cette maladie. Cependant, plusieurs facteurs de risques majeurs ont été identifiés, tels que l’âge, les antécédents familiaux, le diabète etc…

Les problèmes de mémoire sont généralement les premiers signes de la maladie d’Alzheimer. À mesure que la maladie progresse, elle entraîne d’autres symptômes, notamment une désorientation, des changements d’humeur et de comportement, ainsi qu’une confusion croissante. Ces symptômes rendent le fait de communiquer avec un proche atteint d’Alzheimer très compliqué.

À l’heure actuelle, la Médecine ne dispose pas d’un traitement curatif permettant de guérir de cette maladie. En revanche, il est possible de retarder son évolution en suivant des protocoles adaptés, et surtout de faire en sorte d’améliorer le quotidien des personnes atteintes et celui de leurs proches.

En effet, lorsque la maladie d’Alzheimer frappe, un des plus grands défis pour le patient et son entourage est d’apprendre à gérer l’aspect relationnel. Comme les échanges et la communication se compliquent face à une personne souffrant de démence, il faut apprendre à s’adapter en permanence, et surtout à ne jamais céder à la colère ni à l’exaspération.

Avec un peu de compréhension, beaucoup de patience et quelques conseils, vous arriverez certainement à tirer le meilleur des moments passés aux côtés de votre proche, pour lui et pour vous.

6 conseils pour  communiquer au quotidien avec un proche atteint d’Alzheimer ou troubles apparentés :

Avec la maladie d’Alzheimer et la démence, la capacité à communiquer et à comprendre ce que les autres essaient de dire diminue inévitablement avec le temps.

Avec l’évolution de la démence, votre proche aura peut-être de plus en plus de mal à exprimer ses attentes et ses besoins, et vous aurez d’autant plus de mal à vous faire comprendre. Cela peut entrainer de la frustration chez vous ou chez lui/elle.

Ayant parfois des difficultés à comprendre le sens des mots ou des concepts, une personne atteinte de démence aura tendance à communiquer à travers ses émotions, et à ressentir plus fortement les vôtres. Quel que soit le message que vous voulez faire passer, essayez de toujours l’accompagner d’une émotion positive, qui sera forcément ressentie et perçue.

1. Acceptez le fait que votre proche soit atteint d’Alzheimer

Même si cette situation est très dure à vivre au quotidien, l’accepter et agir en conséquence est la meilleure manière de faire. N’hésitez pas à questionner les professionnels de santé spécialistes de cette maladie afin de vous faire conseiller et accompagner.

2. Comprenez que la perte de mémoire à court terme est l’un des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer et acceptez que vous deviez vous répéter souvent

Une personne atteinte de démence a tendance à poser incessamment les mêmes questions « rituelles » car cela la rassure. Gardez votre calme et répondez de manière rassurante, sur un ton égal afin d’éviter de ressentir de la frustration ou de la colère, ce qui ne ferait qu’empirer les choses.

3. Parlez naturellement et distinctement, d’une voix calme et chaleureuse

Même en cas de démence grave, un adulte mérite qu’on lui parle comme à un adulte – avec bienveillance et respect.

4. Si vous essayez de faire passer un message important, choisissez soigneusement le moment et le lieu

Préférez un lieu calme où la personne se sent à son aise, comme par exemple chez elle, et veillez à écarter toute source de distraction (télévision, radio ect…)

Apprenez aussi à repérer les signes indiquant à quel moment la personne est « réceptive », et essayez de ne pas « forcer » si vous sentez qu’elle ne l’est pas.

5. Faites toujours référence aux personnes par leur prénom lorsque vous communiquez avec une personne atteinte d’Alzheimer

Utiliser des pronoms comme « elle », « il » ou « ils », peut être déroutant pour une personne atteinte de démence.

Si la personne à qui vous vous adressez ne vous reconnait plus, il peut être judicieux de l’appeler elle-aussi par son prénom lorsque vous vous adressez à elle, pour mieux retenir son attention.

De même, quand vous souhaitez rentrer en communication avec elle vous pouvez redire qui vous êtes par rapport à elle.

Par exemple : « Bonjour Jeanine, c’est moi, Christine, ta fille ».

6. Soyez un auditeur actif et patient

Si vous ne comprenez pas ce que votre proche essaie de dire, faites-le-lui savoir gentiment et demandez-lui de le dire d’une autre manière. Si vous sentez que la personne s’énerve, ou qu’elle vous transmet une information fausse en étant certaine d’elle-même, acquiescez simplement et essayez d’attirer son attention sur autre chose. Tenter de la contrer ou de la convaincre par tous les moyens ne ferait que la déstabiliser et la rendre encore plus confuse et agressive.

Bonus : L’importance de la communication non-verbale chez les personnes atteintes d’Alzheimer

Lorsque vous parlez à un proche atteint de démence, veillez à communiquer également de manière non verbale. Sourire souvent, établir un bon contact visuel et ponctuer vos paroles d’un toucher doux et affectueux l’aidera à vous comprendre et à se sentir plus détendu.

6 conseils pour gérer la colère ou l’agressivité chez les personnes atteintes d’Alzheimer :

Au fur et à mesure que la maladie d’Alzheimer progresse, des changements dans le cerveau entraînent des modifications du comportement.

La colère est très fréquemment l’expression d’une souffrance qui n’arrive pas à être verbalisée. Ainsi, se sentir confus, frustré ou accablé peut conduire à un comportement agressif, qui peut souvent se manifester soudainement et sans raison apparente.

Savoir quoi faire lorsque votre proche est en colère ou fait preuve d’agressivité peut aider à calmer rapidement la situation.

1. Souvenez-vous que ce n’est pas votre proche qui est en cause, mais la maladie

Même s’il est terriblement douloureux de se faire très mal parler ou pire, insulter par son proche, tentez de garder à l’esprit qu’il ou elle est en proie à une maladie neurodégénérative, et n’est plus toujours conscient(e) de ses paroles ni de leurs conséquences.

2. Gardez votre calme (si vous êtes stressé ou irritable, l’autre personne va certainement s’en rendre compte)

Tout en gardant votre calme vous pouvez souligner à la personne que cela ne se dit pas, que ce n’est pas correct, et que vous souhaiteriez qu’elle vous parle plus gentiment.

3. Non à l’escalade symétrique

Lorsque la personne vous invective ou se met en colère, ne répondez pas sur le même ton. Cela ne ferait qu’aggraver la situation. Adoptez une attitude calme et détachée, sans pour autant être méprisante.

Si vous voyez que la personne continue, rendez-vous dans une autre pièce pour la laisser se calmer seule, et reprenez la conversation un peu plus tard.

4. Essayer de détourner l’attention de la personne en proposant une activité familière ou relaxante

Vous pouvez par exemple suggérer de regarder de vieilles photos, chanter ses chansons préférées, écouter de la musique ou faire une promenade.

5. Soyez attentif à communiquer de manière fluide et claire, afin de ne pas générer de frustration chez votre interlocuteur

Posez-vous trop de questions à la fois ou ne parlez-vous pas assez clairement ? L’impression de perdre le fil, d’être embrouillé et de ne pas comprendre peut également déclencher la colère et l’agressivité chez les personnes atteintes de démence.

6. Veillez à prendre régulièrement des temps de pause pour vous ressourcer

Même avec toute la bonne volonté possible, personne ne peut à long terme communiquer de manière détendue lorsqu’il ou elle est trop stressé(e) ou fatigué(e). N’avez-vous jamais ressenti cet agacement face à la moindre situation après une nuit trop courte ?

Veillez donc à prendre régulièrement du temps pour vous. Voyez des amis, faites une activité qui vous plaît, et surtout ne négligez pas votre sommeil.

Pour en savoir plus, consultez notre article sur les vacances des aidants.

Chez Ernesti, notre but est d’offrir aux personnes dépendantes la possibilité de rester chez elles aussi longtemps qu’elles le souhaitent et dans les meilleures conditions, quand bien même elles auraient besoin d’une présence la nuit.
Nos « Chouettes », étudiant·e·s dans les domaines de la Santé (médical et paramédical) sont disponibles pour venir de manière régulière assurer une présence la nuit au domicile de l’Accompagné.
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