« En écoutant les vidéos, nous avons découvert que les deux d’entre eux étaient originaires d’Haïti. Nous avons retenu ces deux personnes-là, car nous trouvions sympathique d’avoir une ouverture sur des pays et des horizons différents. »
Madame B : Notre maman a 93 ans passés. Elle était encore très en forme, allait au théâtre, au cinéma, avait une vie sociale, sortait avec des amis, mais est elle tombée malade. Vivant seule, elle ne savait pas trop comment faire pour revenir chez elle après deux mois d’hospitalisation.
Nous avons donc organisé des prises en charge pour la journée, mais nous nous interrogions pour les nuits. C’était une inquiétude que nous partagions, elle et nous. À l’hôpital de Grigny, nous avons entendu parler de votre structure par un soignant, et c’est ainsi que nous vous avons contactés.
Madame B : Le fait que vous proposiez des étudiants en professions médicales ou paramédicales a été le déclencheur de notre choix. Des personnes plus à l’écoute, qui ont déjà travaillé avec des personnes âgées et malades. De plus, dans le contexte actuel, il nous a semblé pertinent d’aider des étudiants.
Madame B : Pas du tout ! Nous n’avions aucun critère de sélection prédéfini. Je pense que c’est peut-être plus facile de pouvoir réellement choisir lorsque l’on habite à Paris, ou comme maman dans sa proche banlieue.
On nous a proposé cinq Chouettes, ce qui est déjà très bien. Nous avons essayé d’équilibrer en choisissant deux jeunes femmes et deux jeunes hommes en études de Médecine et de Kinésithérapie.
En écoutant les vidéos, nous avons découvert que deux d’entre eux étaient originaires d’Haïti. Nous avons retenu ces deux personnes-là, car nous trouvions sympathique d’avoir une ouverture sur des pays et des horizons différents.
Madame B : Tout à fait. Après, effectivement, dans les critères de choix, nous vous faisions un retour en mettant en avant la ou les personnes avec lesquelles nous avions le plus d’affinités. Il peut arriver quelquefois, qu’après une ou deux nuits, on se dise que ce serait bien que l’on puisse changer, car la première impression en vidéo ne correspond pas toujours à la réalité. Mais dans l’ensemble, tout s’est vraiment très bien passé, il n’y a eu aucun souci.
Néanmoins, il y a deux intervenants sur les quatre avec qui la relation a été excellente et deux autres avec qui nous avons eu moins d’affinités et de moments de partage.
Maman est quelqu’un qui s’intéressait à énormément de choses lorsqu’elle était en forme et qui n’a, avec certains, pas toujours pu échanger autant qu’elle l’aurait souhaité. En revanche, nous avons été tout à fait satisfaites des quatre en ce qui concerne le sérieux et le professionnalisme.
Madame B : Absolument. Maman était absolument consciente qu’elle était très malade et très affaiblie et qu’il n’y avait pas d’autre solution dans la mesure où elle voulait impérativement rentrer chez elle.
Les allers-retours entre son domicile et l’hôpital lui ont permis de reprendre confiance en elle et de se réattribuer petit à petit son appartement, que nous avons totalement modifié afin de s’adapter à sa perte d’autonomie.
Toutes ces aides mises en place nous ont rassurés quant à son retour à domicile dans les meilleures conditions.
Madame B : Comme j’habite en province, nous nous appelons plusieurs fois par jour, et c’est avec plaisir qu’elle me disait « Et bien ce soir, c’est cette personne (ou une autre) qui vient passer la soirée et la nuit avec moi ! »
Ce qui peut s’avérer compliqué, mais qui n’a rien à voir directement avec votre plateforme, c’est le nombre d’intervenants qui se succèdent auprès de la personne âgée. Cela est assez difficile pour elle, et ça l’est d’ailleurs aussi pour nous autres, les Aidants. Pour vous donner un exemple, elle voit passer entre huit et quatorze personnes différentes par semaine, journées et nuits confondues.
Même si nous avons imprimé des emplois du temps que nous avons affiché auprès du lit de notre maman, cela reste un peu difficile à gérer, car nous ne savons même pas toujours avec certitude qui interviendra.
Avec vous, c’est beaucoup plus simple, puisque le roulement se fait de façon à ce que nous sachions chaque jour le nom de la Chouette qui va venir. Cela la rassure beaucoup.
Madame B : Je trouve cela vraiment très bien. Chaque matin, nous lui envoyons un SMS. Si elle est réveillée, elle nous répond dans l’instant, sinon, nous avons des nouvelles un peu plus tard. Elle nous donne elle-même des explications quant au déroulement de la soirée et de la nuit.
Ainsi, nous pouvons tout de suite apporter d’éventuelles précisions sur le cahier de liaison ou au contraire, apprendre des choses qu’elle aurait oublié de nous préciser et réagir (une forte toux par exemple, et donc solliciter un rendez-vous avec son médecin). Cette fonctionnalité est une réelle mine d’informations et nous ôte de nombreuses angoisses.