La déambulation nocturne, qui apparaît fréquemment en cas de maladie d’Alzheimer et d’autres types démences chez les personnes âgées peut conduire à de nombreuses situations dangereuses, puisque la personne est trop désorientée pour être parfaitement consciente de ce qu’elle fait.
Les problèmes de sommeil deviennent souvent récurrents avec l’avancée en âge (dégradation de la qualité, problème pour s’endormir, désorganisation du rythme circadien ou encore déambulation). Ils peuvent rapidement conduire à un épuisement du patient et de son proche aidant. Des situations comme des chutes ou des fugues peuvent devenir fréquentes et handicaper la vie du patient et des proches, menant à une anxiété à l’approche de la nuit.
« La déambulation est un comportement répété, prolongé et non contrôlé caractérisé par une marche et des déplacements incessants, avec ou sans but ».
Elle expose la personne à plusieurs risques, notamment le risque de se perdre ou de sortir de manière involontaire de l’endroit où elle vit pendant plusieurs heures, et l’épuisement lié à une telle activité physique.
Communément sont délimités trois types de déambulation :
On peut trouver 3 causes principales aux déambulations. La première est l’expression de la volonté de lutter contre l’ennui. La seconde est l’expression d’une réaction d’opposition ou de fuite face à une situation vécue négativement.
Les dernières, et par ailleurs les plus fréquentes, sont les pathologies démentielles (de type Alzheimer). Ainsi, une désorientation spatiale s’installe et le patient peut devenir incapable de se repérer dans sa propre maison. Via la désorientation temporelle, des expressions du vécu du sujet peuvent refaire surface. Ainsi, il n’est pas rare de voir à l’œuvre des comportements liés à des habitudes antérieures (par exemple, aller chercher les enfants à l’école). Les désirs de partir à la recherche de quelque chose ou quelqu’un sont aussi souvent évoqués. Liée à cette désorientation spatio-temporelle, l’agnosie (un trouble de reconnaissance des objets) va se développer et être une source d’angoisse importante pouvant facilement conduire à des fugues, puisque l’environnement sera devenu inconnu et donc anxiogène.
La perte de repères liés à l’entrée en institution est un facteur aggravant de ces troubles. Cependant, les altérations spatiales et temporelles peuvent devenir si fortes que même à son domicile, le patient peut penser qu’il est dans un lieu étranger.
La disparition des repères spatio-temporels ainsi que le déclin progressif des facultés de raisonnement liées aux démences empêchent les patients de penser de façon logique. La fugue est le résultat des impulsions du patient, qui ne peut pas lutter. L’idée n’est au départ absolument pas défini telle une fugue. Pourtant, à force de cheminements, le patient se retrouve isolé, éloigné, perdu.
Le rôle de l’aidant est une fois de plus primordial. Il sera intéressant pour l’entourage de questionner la victime de déambulation et d’essayer de trouver les raisons de celles-ci. Quel est le but poursuivi en se levant ? Une fois les causes trouvées, il est nécessaire d’y répondre et d’adapter l’environnement, quitte à ce que cela soit radical.
Par exemple, il est fréquent que les personnes se lèvent simplement parce qu’elles ont soif, faim ou pour se rendre aux toilettes. Dès lors, des solutions simples s’organisent comme placer une bouteille d’eau et de la nourriture à proximité et de laisser les lumières allumées sur le chemin pour se rendre aux toilettes.
Ces symptômes de déambulation peuvent mettre à mal le maintien à domicile de la personne. Les aidants qui sont constamment à l’affut de leur proche qui pourrait se lever et sortir de la maison ou de l’appartement peuvent être exténués d’accompagner leur proche malade la nuit.
Pour estimer l’autonomie de votre proche âgé, découvrez la grille AGGIR.
De nombreux conseils existent pour tenter d’améliorer la situation du malade. Tout d’abord, en journée, il peut être intéressant de se promener avec elle. Ainsi, la nuit, elle sera moins encline à avoir des impulsions l’incitant à se lever et se promener, et à y accéder. On peut aussi tenter de maximiser les stimulations physique ou cognitive avec la visite d’une Orthophoniste, d’un Kinésithérapeute ou même avoir recours aux services d’un accueil de jour. Les siestes en journée se doivent aussi d’être régulées et courtes. En proposant des heures de coucher et de lever régulières, le corps et l’esprit gagnent en repères et deviennent moins disposés aux troubles. Les excitants, comme le café, le chocolat ou l’alcool doivent être bannis des soirées du patient, ou en tout cas limités s’il est impossible de s’en passer.
De plus, en ritualisant le coucher (en effectuant toujours les mêmes gestes, aux mêmes heures), un cadre apaisant peut voir le jour et éviter ou diminuer les éventuels problèmes nocturnes.
Si ces mesures ne sont pas suffisantes, il est toujours possible de mettre un verrou sur la porte d’entrée de la maison ainsi qu’aux fenêtres. L’installation de cloche aux portes peut aussi s’avérer utile si un proche aidant dort au même lieu. Il peut aussi être fructueux de faire porter en permanence au patient un objet déclinant son identité (papier, bracelet, ou couture sur les vêtements) ainsi qu’une mention expliquant les problèmes de déambulations et de mémoire, et bien évidemment les coordonnées d’un proche. On peut aussi aller plus loin, et faire l’acquisition d’un petit GPS permettant de connaitre en permanence la position de son proche.
Chez Ernesti, on vous propose une solution toute simple : nos étudiants en santé viennent passer la soirée et la nuit chez votre proche souffrant de déambulation. Avec la présence de votre étudiant en santé viennent une certaine sécurité et bienveillance facilitant le coucher. En outre, en cas de problèmes durant la nuit, ils seront là pour veiller et régler les éventuels problèmes de déambulations.
Pour en savoir plus sur nos services : Ernesti, comment ça marche ?
http://www.imaalzheimer.com/pdf/deambulation.PDF
https://www.vaincrealzheimer.org/deambulation/
http://www.psychomot.ups-tlse.fr/Mangin2013.pdf
http://www.mobiqual.org/alzheimer/SOURCES/ETBS-DIAPORAMAS/AUTOUR_DU_PATIENT/PDF/A7.DEAMBULATION.pdf