Les soirées et les nuits sont des périodes souvent très redoutées par nos proches en perte d’autonomie. Et pour cause, nombre d’entre eux souffrent d’insomnies, d’angoisses, d’inversions du cycle jour nuit et autres troubles du sommeil.
C’est également une période dangereuse, notamment à cause des déambulations qui suivent ces réveils, induisant un risque de chute élevé.
Imaginez que vous vous réveillez au cœur de la nuit, vous n’avez aucune idée de l’heure qu’il l’est, vous ne pouvez pas ou ne pensez tout simplement pas à regarder l’heure qu’il est. Vous vous levez alors de votre lit et vous mettez à marcher dans votre logement, parfois pendant des heures, sans forcément allumer correctement les lumières.
Vous tombez à terre. Après le choc, vous vous rassurez, vous n’avez pas trop mal, rien ne doit être cassé. En revanche, et c’est là que l’angoisse démarre, après plusieurs essais malencontreux, vous vous apercevez qu’il vous est impossible de vous relever. Vos bras ne peuvent pas vous redresser, vos jambes ne sont plus capables de vous relever : vous êtes tout simplement bloqué au sol.
Entre deux états, vous n’avez plus qu’à attendre que votre aide-soignante du matin, qui viendra normalement pour la toilette, vous découvre et vous aide. Plusieurs heures plus tard, ce sera le cas. Si bien que pour vous, les nuits deviennent une véritable angoisse : et si vous retombiez ? Et si votre aide-soignante ne passait pas demain ?
Nombre de personnes sont confrontées à ce genre de situation et pour elles, tout peut basculer du jour au lendemain.
Les 400.000 chutes annuelles chez les plus de 65 ans, entraînant 12.000 décès, sont la première cause de mortalité de cette catégorie démographique. En effet, une chute sur douze entraînerait une fracture, et une fois sur trois celle-ci touchera le fameux « col du fémur » – entraînant alors de multiples complications. Mais pire que cela, après la première chute, le risque de retomber dans l’année est multiplié par 20[1].
Les familles découvrent souvent avec effroi et panique que leur proche a fait une mauvaise chute et qu’il est resté plusieurs heures au sol. On ne peut que les comprendre, tant cet événement est traumatisant. Autrement dit, une chute nocturne se révèle souvent être un électrochoc exposant la perte d’autonomie d’un proche. On se rend alors compte qu’il faut faire quelque chose, qu’on a déjà trop tardé.
Elles ne sont malheureusement pas nombreuses au domicile, et c’est bien souvent une chute qui précipite l’entrée en institution spécialisée, les fameuses maisons de retraite. Or, si vous pensez que votre proche chutera moins en établissement, sachez que le taux de chute y est trois fois plus élevé qu’à domicile[2].
Pour faire face aux chutes, il existe bien sûr des solutions technologiques pour alerter son entourage que l’on a trébuché. Par exemple, les médaillons qui permettent d’appeler directement soit un proche, soit une centrale d’appel commencent à être assez bien répandus.
D’ailleurs, à ce propos, nous vous recommandons de lire notre article dédié aux solutions de téléassistance.
Malheureusement, si dans certaines situations cette solution peut être suffisante, il y en a de nombreuses autres où cela ne saurait être le cas. Effectivement, en cas de chute, la personne oubliera parfois tout simplement d’appuyer sur le bouton – rappelez-vous, elle est en état de choc – ou alors étant tombée les bras en croix, le bouton n’est alors pas accessible. Au contraire, certaines personnes appuieront trop fréquemment sur le bouton d’appel, rendant le dispositif intenable.
Cependant, le principal problème de ces solutions technologiques reste qu’aucune ne traite de l’angoisse de la personne. Quand bien même vous lui direz : « Mais si Maman, si tu tombes cette nuit, tu appuies sur ce bouton, et nous on arrive ! », vous savez au fond de vous qu’elle ne sera pas plus rassurée lorsqu’elle se réveillera la nuit suivante.
Chez Ernesti, notre point de vue est simple : il n’y a pas qu’une seule bonne solution pour tous les cas, mais chaque cas a sa bonne solution.
Par conséquent, nous sommes persuadés que la présence humaine, et en particulier le lien intergénérationnel, est une solution qui n’a pas encore délivré tous ses fruits, et qui mérite d’être développée. Lorsqu’une présence est nécessaire pour veiller sur quelqu’un, pour réaliser une garde de nuit, nous pensons que les étudiants en médecine et paramédecine sont les intervenants les plus adaptés.
Curieux et dynamiques, soucieux de prendre soin de quelqu’un qui pourrait être leur grand-père ou grand-mère, ces futurs professionnels du métier connaissent l’importance du lien humain. Les accompagnements que nous avons mis en place ont à chaque fois été de réelles rencontres entre deux personnes que plusieurs générations séparaient, donnant lieux à de beaux partages intergénérationnels.
Pour en savoir plus sur Ernesti et les gardes de nuit, cliquez ici.
Sources :
[1] http://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/accident/chutes-personnes-agees/quels-chiffres
[2] Etude médico-économiques et chutes graves du sujet âgé : quelle évaluation pour les nouvelles technologies appliquées à la prévention ?