Le blog d'Ernesti

Comment répondre aux questions répétitives d’une personne âgée atteinte d’Alzheimer ou de démence ?

La maladie d’Alzheimer et autres formes de démences entraînent des problèmes de mémoire à court terme. Cela peut induire des comportements répétitifs, comme poser la même question incessamment ou aborder un sujet sous le même angle de manière constante. Bien entendu, la personne âgée atteinte d’une pathologie neuro-dégénérative ne le fait pas exprès et ne s’en rend pas compte elle-même. Cependant, il peut être frustrant et difficile pour les aidants de gérer cela sans laisser paraître aucun signe d’agacement. C’est pourquoi il est important de connaître les bonnes techniques et d’obtenir des clés de compréhension pour savoir comment réagir.

Nous vous proposons ici 4 conseils pour faire face aux questions répétitives d’un proche atteint d’Alzheimer.

Pourquoi une personne atteinte d’Alzheimer a-t-elle tendance à toujours répéter la même chose ?

En plus de la perte de mémoire à court terme, les comportements répétitifs peuvent être déclenchés par le stress, l’anxiété, la frustration, l’inconfort ou la peur. Une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une démence est souvent incertaine de ce qui se passe autour d’elle, de l’endroit où elle se trouve, de l’heure ou de la date du jour. Ce sont des sentiments assez déstabilisants. Aussi, lorsqu’elle se sent mal à l’aise ou si elle souffre, elle peut ne pas être en mesure d’exprimer clairement ses besoins.

Ainsi, lorsque votre proche âgé répète sans cesse la même chose, il ne le fait pas nécessairement parce qu’il veut une réponse. Ou plutôt, la réponse en elle-même n’est pas une finalité. Il s’agit la plupart du temps de l’expression d’une angoisse plus profonde et votre parent cherche simplement à être rassuré.

4 façons de réagir face aux questions répétitives d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer

Comprendre le sens intrinsèque de la question

Cet exercice n’est pas simple, mais essayez de décortiquer la situation et de comprendre quelle émotion ou quelle angoisse peut cacher une question récurrente.

Ainsi : « Quand vas-tu revenir ? » ou « Viens-tu demain ? » pourrait par exemple trahir la peur d’être délaissé ou abandonné. « Que fait-on demain ? » ou « Que va-t-on manger ce soir ? » pourrait être l’expression d’une crainte de l’imprévu, du besoin de se raccrocher à une routine rassurante.

Lorsque votre parent commence à répéter quelque chose sans cesse, essayez de deviner les sentiments qui peuvent être à l’origine de ce comportement. Vous pouvez aussi mener l’enquête pour tenter de comprendre quelle situation déclenche ou favorise l’arrivée de cette question :

– Depuis quand pose-t-il cette question ?
– À quel moment de la journée ?
– À qui en particulier ?
– Qu’est-ce qui a changé dans son environnement depuis qu’il pose la question ?

Être bref et concis dans ses réponses

Il est tentant de communiquer avec une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer de la même manière que vous le feriez avec n’importe qui d’autre, ou de vous confondre en explications. Malheureusement, cela risquerait de déstabiliser votre proche qui se sentirait encore plus perdu et de donner naissance à d’autres interrogations… Ainsi, il est préférable de répondre sur un ton calme, par une phrase courte qui ne peut donner lieu à aucune interprétation.

D’ailleurs, de nombreux aidants se demandent parfois : dois-je dire la vérité ou dois-je mentir ? À cela, il est difficile d’apporter un conseil, tant cela va dépendre de la situation et de la relation entre vous et votre parent. Il n’est pas rare de se rendre compte que quelle que soit la réponse que vous formuliez, elle sera aussitôt oubliée ou ne sera jamais considérée comme satisfaisante.

Voici l’exemple d’une famille que nous avons accompagnée durant plusieurs mois :

L’Aidante savait que les deux Chouettes devraient faire face aux questionnements récurrents de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Cette dernière demandait qui viendrait le lendemain (le nom de l’auxiliaire de jour) et à quel moment sa fille viendrait lui rendre visite.

Madame B avait ainsi conseillé aux étudiantes de toujours adopter la même technique, même si elles ne connaissaient pas la réponse exacte.

« Concernant ses questions, peu importe la réponse que vous donnerez, car elle l’aura oubliée dans la minute qui suit. Ce qui importe, c’est le ton sur lequel vous le direz et la crédibilité de la réponse. Quand Maman me demande qui viendra s’occuper d’elle le matin, je réponds alternativement Jacqueline ou Fabienne (elles viennent souvent et cela se passe généralement bien). Je n’ai pas toujours le planning actualisé mais elles interviennent régulièrement, donc leurs noms rassurent. Si elle vous demande quand je vais passer, répondez mercredi après-midi ou samedi après-midi, suivant le moment… » Vous prendrez vite le rythme d’adapter vos réponses à ses questions rituelles, toujours sur un ton égal. »

Si ne pas dire la vérité vous met mal à l’aise et que vous ne savez pas quelle attitude adopter vis-à-vis de votre proche, n’hésitez pas à solliciter l’aide d’un professionnel (psychologue, gériatre, neurologue…) afin de vous accompagner dans la prise en charge des questions répétitives de votre parent.

Distraire en proposant une activité

Parfois, la seule façon d’amener une personne atteinte de démence à cesser de se répéter est de la distraire avec une activité qu’elle apprécie. Cela peut signifier lui proposer une collation ou sa boisson préférée. Ou encore, vous pouvez lui poser une question simple pour l’amener à penser à autre chose, comme « Le soleil brille aujourd’hui, n’est-ce pas agréable ? » Une autre idée est de lui demander de vous aider à effectuer une tâche simple qu’elle est encore capable d’effectuer, comme préparer un gâteau ou plier du linge.

S’évader pendant quelques minutes

Il est parfois difficile de garder son sang-froid et de ne pas s’emporter contre quelqu’un qui vous répète la même chose sans cesse. Nous sommes tous humains et la patience de chacun a des limites, surtout si ce n’est pas la première fois que cela se produit dans la journée ou si cela dure depuis longtemps. Parfois, il suffit de quitter la pièce pendant quelques minutes pour faire une pause. Faites un exercice rapide pour vous calmer, prenez une bouffée d’air frais ou passez un appel téléphonique à un ami. À votre retour, vous aurez eu le temps de vous calmer et serez mieux à même de gérer sereinement les interrogations répétitives de votre aîné.

S’il faut bien évidemment s’adapter à chaque personne et à chaque situation, la compréhension du mécanisme des questions répétitives permet souvent aux aidants de prendre davantage de recul. N’hésitez pas à essayer plusieurs choses pour trouver ce qui fonctionnera le mieux avec votre parent, ce qui saura l’apaiser. Si vous en ressentez le besoin, référez-vous à des professionnels du grand âge pour vous accompagner. Vous pouvez aussi rejoindre des groupes d’aidants où d’autres personnes dans votre situation partageront avec vous leur expérience et leurs conseils, en plus de vous apporter du soutien.

Sources : https://www.francealzheimer.org/comprendre-la-maladie/la-maladie-dalzheimer/symptomes-comprendre-faire-face/#memoire_alzheimer

autonome à domicile


Chez Ernesti, notre but est d’offrir aux personnes dépendantes la possibilité de rester chez elles aussi longtemps qu’elles le souhaitent et dans les meilleures conditions, quand bien même elles auraient besoin d’une présence la nuit.
Nos « Chouettes », étudiant·e·s dans les domaines de la Santé (médical et paramédical) sont disponibles pour venir de manière régulière assurer une présence la nuit au domicile de l’Accompagné.
La mise en place de gardes de nuits à domicile permet également aux Aidants de pouvoir prendre du recul et de se reposer, tout en sachant leur proche en sécurité.
Découvrir nos Chouettes
Commencer les accompagnements de nuit avec un étudiant en santé.
Démarrer

Ces articles pourraient également vous intéresser

S'inscrire à la newsletter !