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5 conseils pour aider vos parents âgés en respectant leur indépendance

En avançant en âge, nos proches ont souvent besoin d’aide pour les tâches quotidiennes comme la préparation des repas, la gestion des médicaments et la prise de décisions en matière de soins et de santé. Il est parfois difficile de savoir comment apporter son aide sans prendre le dessus, d’autant que les personnes âgées sont souvent réticentes à demander ou à accepter l’aide des autres. Comment se positionner face à un parent âgé en perte d’autonomie pour l’aider sans rien imposer ? Comment faire pour que la relation aidant-aidé ne prenne pas le dessus sur la relation parent-enfant ?

Retrouvez dans cet article 5 conseils simples pour vous accompagner en tant qu’aidant dans cette démarche.

Faites avec lui plutôt qu’à sa place

Certaines personnes âgées renoncent à participer aux tâches quotidiennes et attendent de leurs aidants familiaux qu’ils prennent le relais. Non seulement cette attitude fait peser une lourde responsabilité sur les aidants, mais elle expose souvent les aînés à un déclin rapide de leurs fonctions physiques et mentales.

Dans la mesure du possible, effectuez des tâches aux côtés de votre parent plutôt qu’à sa place. Bien que cette approche puisse prendre davantage de temps que si vous faisiez les choses vous-même, vous stimulez son autonomie et lui permettez de conserver une partie de son indépendance. Cette approche aura des effets bénéfiques sur son estime de lui-même et le maintien de ses capacités cognitives et motrices.

Laissez votre proche âgé en perte d’autonomie solliciter votre aide sans l’imposer vous-même

Une pile de papiers administratifs traine nonchalamment sur la table de la cuisine depuis deux semaines ? Le ménage ne semble pas avoir été fait depuis quelques jours, ou votre proche semble avoir des difficultés à se baisser pour prendre une assiette dans le buffet ? Ces situations vous inquiètent et votre première réaction serait de vous précipiter pour l’aider ou de prendre le contrôle de la situation. Cela part d’une intention louable, mais il est préférable, en tout cas dans un premier temps, de laisser votre parent venir à vous.

Parfois, les personnes âgées dépendantes ont du mal à demander de l’aide directement, surtout à leurs enfants et à leurs proches. Assurez-vous d’écouter attentivement lorsque votre parent vous fait part de ses sentiments et de ses difficultés. S’il évoque de l’anxiété ou de la frustration face à une tâche spécifique, demandez-lui s’il a besoin de vous.

Même s’il n’accepte pas, il saura que vous vous souciez de son bien-être et que vous êtes prêt à le soutenir. Le simple fait de savoir que quelqu’un s’intéresse à elles et les écoute est très important pour de nombreuses personnes âgées. N’hésitez pas à répéter l’offre au besoin, mais ne forcez pas les choses, à moins que sa sécurité ne soit en jeu.

Bien entendu, si votre proche surestime ses capacités au point de se mettre en danger, vous devrez trouver un moyen de le rappeler à l’ordre et de lui faire comprendre que la situation n’est plus gérable. S’il refuse catégoriquement votre aide, suggérez l’idée de faire appel à un intervenant extérieur, comme une aide à domicile. S’il y oppose un refus catégorique et qu’il n’est pas possible de lui faire entendre raison, tournez-vous vers un professionnel de santé référent (son médecin traitant par exemple), afin d’aborder le sujet. Ce dernier, de par son statut, saura trouver des arguments adaptés et convaincants pour faire prendre conscience à votre parent de la nécessité d’une prise en charge.

À lire aussi : mon proche âgé refuse l’aide : comment réagir ?

Accompagnez votre parent âgé en perte d’autonomie dans le respect de son intimité

Demandez toujours à votre proche âgé la permission avant d’effectuer une tâche ou de prendre une décision. Par exemple, lorsque vous le conduisez à un rendez-vous chez le médecin, ne présumez pas qu’il souhaite que vous l’accompagniez dans la salle d’examen. Demandez-lui plutôt s’il souhaite votre présence tout au long de la visite ou s’il préfère que vous patientiez dans la salle d’attente. Dans un autre registre, ne commencez pas à faire la vaisselle chez lui, même si vous voyez les assiettes sales empilées depuis deux jours. Approchez-le plutôt en lui demandant si cela lui rendrait service que vous l’aidiez à la faire et essayez de respecter sa volonté même si vous recevez un refus de sa part.

Les meilleures intentions de la part des aidants peuvent être ressenties comme de l’ingérence pour une personne âgée. Vos parents ont eu à cœur de prendre soin de vous toute leur vie et peuvent très mal vivre ce qu’ils perçoivent comment une « inversion des rôles ». Un excès d’attention de votre part peut être étouffant et dégradant pour votre proche. Certes, ces mots sont forts et peuvent être très blessants à entendre, surtout lorsque l’on veut à tout prix bien faire.

Une étude réalisée en 2011 explique ce phénomène : « En vieillissant, la conviction de conserver la maîtrise et la responsabilité des événements que l’on vit est importante pour le bien-être et l’activité. Cette liberté, que l’entourage doit accepter et favoriser, permet de maintenir une indépendance mentale malgré parfois une dépendance physique ou financière. Elle doit surtout conserver au sujet âgé le droit de décider. »

Dans ce genre de situation, une communication ouverte et saine est l’outil primordial. Parlez, échangez, faites part de vos observations et de vos craintes, sans oublier d’écouter attentivement les siennes. Faire face à la perte d’autonomie est un bouleversement dans la vie des personnes âgées et de leurs aidants. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’un professionnel (psychologue par exemple) pour vous faire accompagner et guider tout au long du processus.

Aménagez son domicile pour lui permettre d’être plus autonome en toute sécurité

Indépendamment de la mesure dans laquelle vos parents âgés demandent ou acceptent votre aide, faites de votre mieux pour mettre en place un système de soutien qui les protège et empiète le moins possible sur leur routine. Un système d’alerte médicale en est un bon exemple. Les dispositifs de téléalarme sont relativement discrets et assurent votre tranquillité d’esprit et celle de vos parents en cas d’urgence médicale ou d’accident, comme une chute.

Pour assurer une sécurité quotidienne et domestique, de simples modifications apportées au domicile, comme des barres d’appui, peuvent également permettre à une personne âgée de conserver son autonomie dans ses gestes et ses déplacements sans se mettre en danger.

Un ergothérapeute peut vous aider, vous et vos parents, à explorer toutes les possibilités pour l’aider à vivre de manière aussi indépendante et sûre que possible. S’il dispose de l’équipement adéquat, il pourra mieux répondre à ses propres besoins. Adopter de nouvelles habitudes peut-être difficile à accepter au début pour une personne âgée, mais beaucoup d’entre elles sont prêtes à s’adapter si cela leur permet de conserver leur indépendance.

Essentiel et non essentiel : apprenez à faire la différence

Si votre parent se comporte de manière imprudente, se néglige ou met en danger sa propre sécurité, il est dans son intérêt d’intervenir et vous devrez peut-être être plus ferme. Ce scénario se produit souvent lorsqu’une personne âgée souffre de problèmes cognitifs (comme la maladie d’Alzheimer ou autres formes de démence). Les pertes de mémoire et le manque de discernement peuvent rendre les activités quotidiennes les plus simples risquées et même extrêmement dangereuses. À ce moment-là, ce sera à vous d’intervenir, malgré leurs protestations.

Lorsque la sécurité de votre parent est en jeu, il se peut que vous deviez prendre les choses en main de manière respectueuse, mais en vous affirmant. Pour le reste, essayez de prendre du recul et de ne pas imposer votre propre vision des « choses bien faites ». Suggérez, proposez, amenez de nouvelles idées, mais sachez faire un pas de côté si vous ressentez que votre intervention éveille chez votre proche une émotion négative. Laissez tomber les choses qui n’ont que peu d’importance et concentrez-vous sur un unique objectif : garder votre parent âgé en sécurité, en bonne santé et heureux.

En tant qu’aidant, il est normal de ne pas toujours savoir comment réagir ou aborder un événement. Chaque relation parent-enfant et aidant-aidé est unique et propre à chacun. Ainsi, certains conseils vous paraîtront peut-être inadaptés à votre personnalité ou à votre situation. N’oubliez pas que de nombreux centres de ressources et plateforme d’aide sont à votre disposition pour vous accompagner au cas par cas.

Chez Ernesti, notre but est d’offrir aux personnes dépendantes la possibilité de rester chez elles aussi longtemps qu’elles le souhaitent et dans les meilleures conditions, quand bien même elles auraient besoin d’une présence la nuit.
Nos « Chouettes », étudiant·e·s dans les domaines de la Santé (médical et paramédical) sont disponibles pour venir de manière régulière assurer une présence la nuit au domicile de l’Accompagné.
La mise en place de gardes de nuits à domicile permet également aux Aidants de pouvoir prendre du recul et de se reposer, tout en sachant leur proche en sécurité.
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