Lorsqu'une personne âgée est atteinte de la maladie d'Alzheimer, cela affecte tous les membres de sa famille, y compris les enfants et les petits-enfants. Il est important de leur parler de ce qui se passe. La quantité et le type d'informations que vous partagez dépendent de l'âge de l'enfant et de sa relation avec la personne atteinte. La maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés affectent principalement les personnes de plus de 65 ans. Selon la Fondation Recherche Alzheimer, 225 000 nouveaux cas sont recensés en France chaque année. Si vivre l’annonce et le développement de la maladie pour les proches adultes peut être une expérience de vie difficile, elle impacte également la vie des enfants de la famille. Il en effet peut être déroutant eux de voir le comportement de leurs grands-parents changer. Mais comment aborder ce sujet au mieux avec les plus jeunes ?
Selon Judith Mollard-Palacio, psychologue et experte auprès d’Alzheimer France, « il est possible d’en parler à tout âge, pourvu d’adapter son discours à la capacité de l’enfant à comprendre ce qui lui sera expliqué » (source). Vous pourrez ainsi fournir plus ou moins de détails, selon l'âge et le degré de compréhension de l'enfant.
Avec les plus jeunes, expliquez que le cerveau de grand-mère ou grand-père est malade. Dites que, tout comme les enfants peuvent avoir des rhumes et des maux de ventre, certaines personnes âgées peuvent être atteintes d'une maladie qui les fait agir différemment et oublier des choses.
Il est important de ne pas mettre un petit-enfant à l'abri des réalités de la maladie d'Alzheimer, car un dialogue ouvert peut rendre la maladie moins effrayante. Encouragez-les à poser des questions et à parler ouvertement de leurs sentiments et de leurs préoccupations.
Si leur grand-parent se trouve dans les premiers stades de la maladie et est encore capable de répondre aux questions, il serait bénéfique qu’il puisse également parler ouvertement de sa condition à ses petits-enfants.
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Répondez à leurs questions simplement et honnêtement. Par exemple, vous pouvez dire à un jeune enfant : "Grand-mère a une maladie qui fait qu'elle a du mal à se souvenir des choses." Aidez-les à savoir que leurs sentiments de tristesse et de colère sont normaux et accompagnez-les dans leur processus de compréhension et d’acceptation de la situation.
Parlez avec les enfants de leurs préoccupations et de leurs sentiments. Certains peuvent ne pas parler de leurs émotions négatives, mais vous pouvez constater des changements dans leur comportement. Les problèmes à l'école, avec les amis ou à la maison, peuvent être un signe qu'ils sont perturbés. Un conseiller scolaire ou un professionnel de santé peut également aider votre enfant à comprendre ce qui se passe et à lui apprendre comment y faire face.
Il est important de ne pas se contenter de dire à l’enfant « Papi ou Mamie est malade », mais d’expliquer le fonctionnement de la maladie en utilisant des métaphores et des mots simples. Vous pourriez également vous aider d’ouvrages spécialement adaptés qui vous aideront à aborder le sujet avec pédagogie et de manière plus ludique.
S’il vous pose des questions auxquelles vous n’avez pas la réponse, n’hésitez jamais à répondre « je ne sais pas ». Quoi qu’il en soit, il est important de toujours expliquer la situation avec sincérité, en s’adaptant au niveau de maturité et de compréhension de l’enfant. Entendre la vérité est toujours rassurant pour un petit et cela permettra également de l’aider à mieux interagir et accompagner son grand-parent à son niveau.
Lorsqu'un grand-parent ne reconnait pas ses petits enfants ou n’arrive plus à se rappeler de leur prénom et s’énerve, les enfants en souffrent et ont tendance à intérioriser leurs sentiments. Ils pensent que c’est de leur faute . Aidez-les à comprendre que c’est la maladie qui rend leurs grands-parents comme cela. Dites-lui que son grand-père ou sa grand-mère n’arrive pas à se souvenir des choses et que cela le contrarie. Expliquez-leur que personne n’a causé la maladie.
Votre enfant peut ressentir de la tristesse, de la colère ou de la peur. Alors même si les rôles des grands-parents dans la vie d’un enfant changent en raison de la maladie d’Alzheimer, assurez-vous de rappeler les choses qu'il peut encore faire avec sa grand-mère ou son grand-père. Il est important de montrer aux plus jeunes qu’ils peuvent toujours communiquer et passer du temps avec la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer et l’aider à s’amuser.
Il est important de montrer aux enfants qu'ils peuvent encore parler à leur proche atteint de la maladie d'Alzheimer et l'aider à faire des activités. Faire des choses amusantes ensemble peut aider à la fois l'enfant et la personne âgée. Voici quelques idées d’activités à suggérer :
• Faire des activités créatives simples comme de la pâte à modeler, de la peinture, du dessin, etc. ;
• jouer de la musique ou chanter ;
• regarder des albums de photos ;
• lire des histoires à haute voix ;
• faire ensemble des jeux de mémoire et de stimulation cognitive ;
• faire des jeux de société.
Les plus grands d’entre eux pourront également participer aux tâches destinées à aider leurs grands-parents au quotidien, comme réaliser de petites tâches ménagères simples ou veiller à leur bien-être en leur amenant un verre d’eau ou en préparant un goûter par exemple.
Si vous percevez chez votre enfant un sentiment de malaise au contact de votre proche âgé atteint de la maladie d’Alzheimer, restez patient et à son écoute. Toujours selon l’experte Judith Mollard-Palacio : “Souvent, jusqu’à 4 ou 5 ans, les enfants sont très à l’aise avec la maladie d’Alzheimer, lorsqu’ils sont tout petits, ça ne leur pose pas de problème d’être en interaction avec des adultes qui ont moins de compétences en termes de langage ou de cognition que d’autres”.
Un enfant plus grand pourra en revanche se trouver désarçonné face à un comportement étrange ou une parole inappropriée. N’hésitez pas à maintenir une communication ouverte avec votre enfant et aidez-le à verbaliser ses ressentis et ses émotions. Autant que faire se peut, ne le forcez pas à passer du temps auprès de son grand-parent s’il n’en a pas envie, tout en continuant à lui suggérer des pistes pour améliorer la situation.
Si vous pensez qu’il en ressent le besoin, n’hésitez pas à prendre rendez-vous chez un psychologue spécialisé dans les thérapies pour enfants qui l’aidera et l’accompagnera d’une manière professionnelle à travers cette épreuve.
Sources :