Votre proche âgé ne souhaite pas être placé en institution ou veut entamer les démarches pour mettre fin à son séjour en maison de retraite ? Bien décidé à respecter son choix, vous cherchez la solution la mieux adaptée à sa personnalité et à son degré d’autonomie. Mais comment trouver le lieu de vie parfait pour une personne âgée, qui préservera autant son indépendance que son bien-être ? Vous hésitez alors entre l’accueillir chez vous, organiser son maintien à domicile et démarcher les résidences seniors de votre région. Mais quelles possibilités concrètes s’offrent à vous ? Dans cet article, vous découvrirez les différentes alternatives à l’EHPAD existantes, ainsi que des informations sur les aides financières disponibles.
Table des matières :
1 Le maintien à domicile : la meilleure option pour bien vieillir chez soi
1.1 Les aides à domicile pour les personnes âgées en perte d’autonomie
1.2 La collocation intergénérationnelle : vivre chez soi, mais pas seul
1.3 Accueillir votre proche chez vous ou déménager chez lui
2 La vie autonome en structure pour conjuguer les avantages : une bonne alternative à l’EHPAD
2.4 L’accueil de jour : une solution alternative au placement permanent en maison de retraite
3 Les hébergements collectifs : le choix de vivre en communauté
3.1 L’habitat regroupé ou habitat partagé
3.3 L’hébergement en famille d’accueil pour personnes âgées
4 Quelles aides financières pour le logement des séniors dépendants ?
4.2 L’APL et l’ALS : les aides au logement à domicile
4.3 L’ASH : l’aide sociale à l’hébergement en établissement
4.4 Tableau comparatif des différentes alternatives à l’EHPAD et des aides financières disponibles
4.5 Finalement, le maintien à domicile revient-il plus cher que le placement en maison de retraite ?
Comme 85 % des retraités en France, votre parent préférerait passer ses vieux jours chez lui ? Solution plébiscitée par la majorité des personnes âgées en perte d’autonomie, le maintien à domicile présente de nombreux avantages. En restant chez lui, votre proche aura tendance à se sentir davantage rassuré et à retrouver plus facilement ses repères. De plus, son lieu de vie regorge de souvenirs de personnes, de situations qu’il prend du plaisir à se remémorer.
Si tel est le souhait de votre parent âgé, l’organisation de son maintien à domicile sera la meilleure solution. Selon son degré d’autonomie (ou GIR), il pourra en revanche être nécessaire de mettre en place un accompagnement afin qu’il puisse bénéficier de l’assistance nécessaire dans ses tâches quotidiennes. Pour certains logements, il sera conseillé d’avoir recours à des aménagements du domicile afin que votre proche puisse évoluer dans son intérieur en toute sécurité.
Pour assurer le bon maintien à domicile d’un senior dépendant, il est possible d’avoir recours à de nombreux services (services à la personne ou soins médicaux). Votre proche bénéficie alors d’un suivi personnalisé et d’un accompagnement sur mesure effectué par une équipe de professionnels entièrement dédiés à son bien-être.
Parmi ces différents services, on retrouve notamment :
• Les soins infirmiers à domicile ;
• l’aide à la toilette ;
• la préparation et l’aide aux repas ;
• les soins paramédicaux (kinésithérapie, orthophonie, etc.) ;
• la présence de nuit ou les gardes de nuit à domicile.
Si votre parent âgé souffre d’une pathologie lourde, il est également possible d’avoir recours à l’HAD (hospitalisation à domicile).
Solution très prisée des jeunes et des moins jeunes depuis quelques années, la collocation ou cohabitation intergénérationnelle séduit de nombreuses personnes en France.
Quel est le concept ? La personne âgée héberge un étudiant gratuitement ou à moindres frais, contre une présence rassurante et quelques petits services quotidiens. Cette initiative permet de joindre l’utile à l’agréable pour les deux générations en aidant à lutter contre l’isolement des seniors et la précarité estudiantine.
Bien que très attractive humainement, cette alternative ne conviendra pas à une personne âgée en situation de dépendance physique trop avancée ou souffrant de troubles cognitifs très importants.
Avez-vous déjà considéré l’idée de faire venir vos parents âgés chez vous ou d’emménager chez eux ?
Si cette solution convient à chacun d’entre vous et que l’agencement du lieu s’y prête, il est tout à fait possible de la mettre en place. Cela vous permet de garder l’esprit tranquille en sachant que vous serez sur place en cas d’urgence et de l’aider dans certaines tâches quotidiennes sans avoir à effectuer de nombreux trajets. Vous n’aurez plus à craindre qu’il puisse éprouver de la solitude et pourrez profiter de lui au quotidien.
Accueillir un proche âgé en perte d’autonomie chez soi demande du temps et une certaine organisation. Peut-être faudra-t-il réaliser certains aménagements et un temps d’adaptation sera probablement nécessaire pour retrouver vos marques. Cependant, n’oubliez pas qu’il sera toujours possible d’avoir recours à des aides à domicile pour vous soulager.
Si la solution du maintien à domicile séduit un nombre important de seniors, la vie autonome en structure d’accueil spécialisée est également une alternative intéressante à la maison de retraite. Faisons le point sur les différentes possibilités qui s’offrent à vous en fonction des envies et du degré d’autonomie de la personne âgée que vous accompagnez.
Autrefois appelées foyers logements, les résidences autonomie sont composées de logements privatifs avec des espaces collectifs, accessibles dès 60 ans. Cette solution s’adresse aux personnes âgées peu dépendantes (GIR 5 ou 6), capables de vivre sans assistance.
Situées près des commerces, des transports en commun et des services de proximité, elles offrent la possibilité de vivre de manière totalement indépendante, seul ou en couple. Contrairement aux maisons ou appartements classiques, ces résidences sont pensées et construites pour répondre aux besoins des seniors en termes de mobilité et d’ergonomie (ascenseurs, salle de bain adaptée, etc.).
L’environnement y est sécurisé, et les résidents ont accès à divers services (blanchisserie, restauration, animations et activités, etc.). De nombreuses actions de prévention contre la perte d’autonomie y sont également organisées régulièrement.
Qu’est ce que le GIR ? Retrouvez l’explication détaillée dans notre article ➡️ Grille AGGIR (et AVQ) : estimez l’autonomie de votre proche âgé
Similaires aux précédentes, les résidences services sont de petits logements privatifs au sein d’une structure collective. Elles sont destinées à accueillir des personnes âgées autonomes ne souhaitant plus ou ne pouvant plus vivre chez elles. Il est également possible d’y emménager seul ou à deux.
Quelles différences entre les résidences autonomie et des résidences services ?
La différence majeure résidera donc dans le budget du résident, ainsi que dans le choix d’être locataire ou propriétaire de son logement.
Pour plus d’informations et pour accéder à l’annuaire des résidences de votre région, vous pouvez consulter le site officiel gouvernemental.
Considérées comme des EHPAD à taille humaine, les petites unités de vie comptent 25 places maximum. Elles sont destinées aux personnes âgées autonomes ou dépendantes, désireuses de vivre dans le confort d’un logement autonome, dans un cadre sécurisé.
Leur fonctionnement reste intrinsèquement le même que celui qu’une maison de retraite classique, mais davantage tourné vers l’accompagnement personnalisé des résidents. Le principe est de recréer un univers familial et chaleureux pour chacun selon son degré d’autonomie.
Certaines de ces structures ont choisi de ne pas signer de convention avec l’ARS (agence régionale de santé), mais de faire intervenir des professionnels libéraux ou des services de soins à domicile. Dans ce cas, les personnes âgées résidentes bénéficieront de l’APA à domicile, et non de l’APA en établissement d’hébergement.
Pour trouver une petite unité de vie, vous pouvez consulter l’annuaire des EHPAD.
Jouir du dynamisme d’une maison de retraite le jour et du confort de son domicile le soir ? C’est possible avec l’accueil de jour.
Excellente alternative au placement définitif en EHPAD, ces structures accueillent les personnes âgées sur des plages horaires allant de la demi-journée à la journée complète, une ou plusieurs fois par semaine.
Des activités variées sont mises en place afin de favoriser la stimulation cognitive des participants. La plupart d’entre elles se déroulent en groupe et sont encadrées par une équipe de professionnels.
Cette solution s’avère extrêmement bénéfique pour les personnes autonomes désireuses de créer ou garder du lien social, ainsi que celles souffrant d’une perte d’autonomie physique ou de troubles cognitifs (Alzheimer, démences ou maladies apparentées).
Pour en savoir davantage, vous pouvez consulter notre article ➡️ L’accueil de jour : une solution à considérer
Certaines villes ou communes ont mis en place cette solution alternative pour les personnes âgées relativement autonomes qui ne souhaitent plus vivre chez elles, mais sans pour autant être institutionnalisées.
Il s’agit d’un groupement de petits logements privatifs conçus par les collectivités locales pour répondre aux besoins du vieillissement (situés en centre-ville, proches des commerces et des transports, etc.) Les projets d’habitats regroupés naissent généralement d’une vocation sociale. Le coût des loyers et des services est pensé pour convenir à des retraités aux revenus modestes.
Si votre parent a toujours été une personne sensible aux valeurs sociales et aimant la vie en communauté, l’habitat inclusif pourrait bien être la solution rêvée !
Destiné aux personnes âgées ou handicapées, il s’agit d’un logement classique (généralement une grande maison ou un immeuble) où chaque résident bénéficie d’un espace privé, tout en partageant des locaux communs.
Il n’existe aucune restriction concernant le degré de perte d’autonomie ou d’handicap et chacun est libre de mettre en place les services d’aide ou de soins à domicile nécessaires à son bien-être (accompagnements de nuit, présence de soirée, aide aux repas, etc.)
Les habitants peuvent être locataires, colocataires, propriétaires ou copropriétaires. Certaines communautés font également le choix de mettre en commun les aides financières perçues (APA à domicile ou PCH). Cette façon de faire permet de bénéficier de services mutualisés (comme la présence d’un auxiliaire de vie 24h/24h), disponibles pour chacun des résidents.
L’accueil familial pour les personnes âgées en perte d’autonomie est également une bonne alternative au placement en établissement. Cette solution d’hébergement ponctuelle ou définitive permet d’évoluer dans un environnement bienveillant et chaleureux, auprès de personnes formées. Il est possible d’y vivre seul ou en couple.
Avant de pouvoir être sélectionnés, les accueillants doivent recevoir un agrément du Conseil Départemental. Ils doivent être en mesure d’assurer l’accompagnement de la personne accueillie (aide aux soins d’hygiène, aide au coucher, etc.) et lui garantir une prise en charge respectueuse de ses besoins et de son bien-être.
Bien qu’encore peu développée, cette option tend à se démocratiser et l’on compte déjà environ 10 000 familles actives sur le territoire français (source).
Bon à savoir : Très célèbre au Québec, la prise en charge ponctuelle en famille d’accueil appelée « baluchonnage » constitue une solution de répit pour les aidants. Cette démarche solidaire tend d’ailleurs à se développer en France.
Anciennes résidences destinées à abriter des communautés de femmes religieuses (béguines), de nombreux anciens béguinages sont réhabilités afin de loger des personnes âgées. Ces résidences atypiques ont une vocation sociale où l’entraide et la solidarité sont les maîtres-mots. Ce concept est particulièrement développé dans le nord de la France et en Belgique.
Généralement gérés par des bailleurs sociaux, ces résidences de plain-pied aux loyers modérés offrent un logement indépendant dans un cadre sécurisant et solidaire.
Cependant, ce type d’habitat convient aux personnes âgées encore relativement autonomes, car il ne comporte pas de services médicalisés. Si votre proche présente une dépendance très importante et a besoin d’un suivi médical soutenu et très encadré, il ne trouvera pas dans le béguinage une alternative adaptée à ses besoins.
L’APA (allocation personnalisée d’autonomie) à domicile est une aide versée par le Conseil Départemental aux personnes âgées dépendantes (GIR 1 à 4) souhaitant rester vivre chez elles. Elle se différencie de l’APA en établissement, allouée aux personnes dépendantes afin de les aider à financer le coût de la vie en structure d’accueil permanente.
L’APA à domicile n’est pas une aide au logement, mais permet de soutenir la personne dans les dépenses liées à sa perte d’autonomie (soins et services à domicile, réaménagement du lieu de vie, portage de repas, accueil temporaire, etc.)
À ce jour, on dénombre d’ailleurs 1,2 million de bénéficiaires de l’APA dont 60% à domicile et 40% en établissement (source).
Comment votre proche peut-il en faire la demande ? Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article ➡️ Zoom sur un dispositif parfois méconnu : l’APA
L’APL (aide personnalisée au logement) et l’ALS (allocation de logement social) peuvent aussi bien être versées aux personnes âgées vivant à domicile qu’en établissement.
Leur montant est calculé sur la base des ressources du locataire et du coût du logement. Ces deux aides ne sont pas cumulables.
Dans le cas où votre parent ne serait pas éligible à l’APL, c’est l’ALS qui lui sera versée.
Pour les seniors aux revenus très modestes ayant fait le choix de vivre en structure, l’ASH (aide sociale à l’hébergement) prend en charge une partie des coûts liés à la vie en établissement.
Pour que cette aide puisse être accordée, il faut veiller à choisir un établissement habilité à recevoir les bénéficiaires de l’aide sociale. Elle peut être cumulée à l’APL et l’APA, mais pas à l’ALS.
Bon à savoir : Les aides au logement (APL, ALS et ASH) peuvent toutes se conjuguer et s’additionner à l’APA à domicile ou en établissement.
À domicile :
En structure :
En collectivité :
Le prix médian d’un hébergement permanent en EHPAD s’élève à 2004 € par mois en 2019, selon les chiffres communiqués par la CNSA en 2021. Pour environ 76% d’entre elles, ce tarif ne comprend pas le service de blanchisserie.
Concernant les aides à domicile, les prestations de services à la personne sont facturées à l’heure. Le coût mensuel total dépendra directement du besoin en termes d’interventions et donc du degré d’autonomie de la personne. Selon le baromètre annuel lancé en 2020 par la Silver Alliance et Retraite.com, le coût moyen du maintien à domicile d’une personne âgée se situe entre 584 € et 1836 € par mois, selon son âge et son niveau de dépendance.
Ainsi, permettre à votre parent de vieillir confortablement chez lui n’est pas nécessairement plus cher qu’une place en maison de retraite. En revanche, les prix peuvent être équivalents si son GIR est bas et ses besoins en heures d’accompagnement élevés. N’oubliez pas que plusieurs aides comme l’APA et le crédit d’impôt peuvent vous aider à assumer le coût financier d’une prise en charge à domicile.
Vous souhaitez en savoir plus sur le crédit d’impôt ? Vous pouvez consulter notre article ➡️ Le crédit d’impôt : un avantage fiscal pour l’aide à domicile
Si le souhait de votre proche est d’éviter la maison de retraite à tout prix, de nombreuses solutions s’offrent à vous. Maintien à domicile, entrée en structure de vie autonome ou habitat partagé, un panel de choix intéressants s’offre à vous. Afin de trouver l’alternative à l’EHPAD qui conviendra le mieux au senior de qui vous prenez soin, assurez-vous de connaître son niveau de dépendance exact. L’assistante sociale pourra ensuite établir un plan d’aide, ce que vous permettra de définir un budget mensuel. À ce moment-là, renseignez-vous auprès de votre Mairie, du CLIC ou du CCAS de votre région pour connaître les différentes possibilités de d’accueil et de logement les mieux adaptées à votre parent.
Source : https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/